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Crowdfunding ou Crowd-autoroute-funding ? Mon film a faim !

Pendant longtemps le film documentaire n’existait que par et pour la télévision, il s’est ouvert à une multiplicité de format, l’émergence de YouTube il y a dix ans lui a donné une sorte de second souffle, puisqu’il est piraté ou proposé au visionnage. Pour autant, il faut encore de l’argent pour proposer un film documentaire, et obtenir le financement d’une télévision est bien souvent chimérique. De par une programmation de moins en moins enclin à l’expérimentation et peut-être aussi à cause d’un modèle économique qui ne permet pas vraiment de financer les films. Le CNC continue de participer activement aux productions de documentaires «télé», mais inutile de parler de cinéma pour ces films souvent formatés.

Alors ne reste-t-il au film documentaire que le… Crowdfunding pour se financer ?

Vous avez tous du voir fleurir les projets de films documentaires, plus ou moins obscurs, sur les sites indie go go, kikstarter and co.
Pourtant ce système montre ses limites, de très nombreux films ne parviennent pas a être financés par ces systèmes, et quand ils le sont, les délais entre la collecte et donc l’intérêt du public et la sortie effective du film sont bien souvent trop longs pour assurer une continuité efficace de cette mise en lumière. À côté de cela il est vrai que de nombreux exemples de réussite du système de Crowdfunding pour le documentaire existent, et c’est une très bonne chose. Comme par exemple le film My Beautiful Broken Brain de Sophie Robinson & Lotje Sodderland.

Simplement, le Crowdfunding pour le film documentaire en général rime plutôt avec une collecte longue et dificle des délais trop longs et surtout des films avortés, qui ne voient jamais le jour.

Et les espoirs de pouvoir financer des films formidables simplement et facilement semblent vaporeux. Et si cet outil est certainement la clef pour financer un film aujourd’hui, il apparaît qu’il est surtout efficace pour de la vente et de la promotion, ou tout du moins il semble permettre de financer par parties, par étapes un film, il ne s’agit pas et ne s’agira jamais d’une recette magique comme l’on a bien voulu nous le vendre au début du système.
Et le vrai défi du cinéaste aujourd’hui est de plus en plus complexe puisqu’il doit en plus de maitriser ces outils, faire de bons films, mais aussi tenter d’assurer une audience et une rémunération avec ses films, en somme le cinéaste aujourd’hui doit être une sorte de superman, un Shiva aux milles mains. Et la mission n’est pas impossible, mais elle est ardue, car faire des films prends du temps, gérer la promotion aussi et il en va de même pour mener a bien une campagne de Crowdfunding.

Le Crowdfunding un outil de plus à maitriser ?

Peut être pas uniquement, mais ce qui est certain c’est que le Crowdfunding ne fera jamais de miracles en ce qui concerne la production du film documentaire, et dans un contexte de révolution totale de l’image, bien malin est celui qui arrivera à maitriser cet outil pour assurer une pérennité, un modèle économique à peu près viable pour ses films. Sans oublier le fait de se faire un nom, se démarquer attirer l’attention, alors que l’on se rapproche de plus en plus d’un modèle «autoroutier» avec ses péages, ses codes et ses lignes droites, un Crowdautoroutefunding !

L’interview dans le film documentaire

Bien souvent les interviews ne servent à rien, le rôle d’un film documentaire digne de ce nom est de les transcender, d’en faire autre chose que le triste sort qu’on leur réserve habituellement. À savoir qu’elles aient un écho, un but une intention souveraine. Car finalement une interview sur YouTube c’est aussi quelque part un vol raté, un saut pathétique qui n’est rattrapé que par le nombre de vues et l’éventuelle qualité du cadrage et de la lumière. Pourtant, maitriser l’art de l’interview pour en faire quelque chose, simplement, c’est justement tout un art.

Il faut d’abord avoir une question à poser, ce qui n’est pas le plus difficile. Il faut ensuite arriver à capter l’attention, l’intention de son interviewé, se hisser à son niveau par sincérité, et enfin lui rendre la part belle. En comprenant, sous pesant, apprivoisant et sertissant son propos. C’est le plus délicat, et pour ça YouTube n’est que d’une aide relative. Ce n’est pas un problème alors de diffusion ni même de montage, mais bien plutôt quelque chose qui se rapproche de la sincérité du peintre.

Alors à quand votre peinture-interview ?